La psychanalyse pour les nuls

Colette Soler,  psychanalyste à Paris et membre fondatrice des Forum du Champ Lacanien, définit en quelques mots l'inconscient, la jouissance, le symptôme et la visée de la cure psychanalytique.

 

C’est un fait d’expérience que d’une certaine façon la plupart des sujets à un moment dans leur vie ou l’autre, rencontrent des obstacles intérieurs qui les entravent, qui les empêchent de réaliser leurs vœux, leurs souhaits.

Alors, ce sont possiblement des inhibitions au travail mais plus essentiellement dans

la vie sentimentale et érotique, des empêchements et surtout, surtout ce que l’on appelle la répétition.

 

C’est une chose que bien des gens perçoivent dans leur vie, c’est-à-dire que dans des

conditions très variées de la vie, on perçoit que quelque chose d’identique se concocte,

c’est étrange.

Alors, voilà ce sont au fond, ce sont là autant de signes, c’est ce que la psychanalyse

a découvert, ce sont autant de signes de ce que Freud a appelé l’inconscient.

Quand nous disons symptômes de l’inconscient, c’est des signes de l’inconscient, des

produits aussi de l’inconscient.

 

Alors, la psychanalyse elle a actuellement plus d’un siècle, Freud a trouvé l’inconscient

en 1900, autour de 1900 et on peut dire aujourd’hui avec Jacques Lacan ce que c’est que l’inconscient.

L’inconscient ça consiste en ceci que les sujets ignorent qu’ils sont habités par

des pensées, des mots, des paroles qui les guident à leur insu, c’est ça l’inconscient.

 

Et il faut pas croire que ce sont des pensées confuses.

Ce sont des pensées très précises, bien construites, comme les pensées, les paroles,

les mots de la vie diurne et donc chacun se trouve-là divisé en quelque sorte par ce

texte qu’il ignore en lui-même et qui a de la force assez pour le guider.

 

Alors la psychanalyse?

La psychanalyse c’est une pratique justement qui vise à la fois à l’exploration de

ces symptômes, de ces signes de l’inconscient, et le traitement des effets, et toutes ces émergences de l’inconscient au fond.

 

Il y en a d’autres que celles que j’ai citées, il y a bien sûr les plus connues mais les moins fortes: les rêves, les actes manqués, les lapsus, mais ça c’est des formations éphémères, c’est pas comme ce qui pèse sur les vies.

Alors au fond, une psychanalyse ça permet, dit Lacan, de tirer au clair l’inconscient, dont on est sujet, et de ce fait de modifier le sujet.

Alors ces deux effets-là, l’effet élucidation et l’effet changement, ces deux effets sont

solidaires, vont ensemble.

 

Pourquoi?

Parce que si le sujet parvient à prendre un aperçu au moins d’un bout de son inconscient, et bien il ne pourra pas ne pas s’apercevoir que tous ces signes, ces symptômes de l’inconscient que j’ai énumérés et qui le faisaient souffrir, et bien malgré cette souffrance lui apportait je vais pas dire du plaisir mais une étrange satisfaction.

C’est ce que nous appelons jouissance.

Et donc s’il s’en aperçoit, évidemment, sa position par rapport à cela peut bouger.

Voilà.

Donc vous voyez que nous avons choisi un thème immense puisque il engage à la fois le savoir de la psychanalyse et sa portée thérapeutique.